Message Xeres le Dim 26 Déc - 19:54
C'est le début d'une longue histoire que je compte continuer :
Et bien, nous sommes en Stiggar, un pays sur la cote ouest d’Andigrall, un des quatre continents dont est composé le monde. Notre héros y habite le village de Garling, là où il est né. C’est un garçon sociable et honnête, d’une quinzaine d’années qui ne demande qu’à prouver ce dont il est capable.
Un beau jour d’été arriva et un ami de notre héros cria dans la rue :
-Seph va m'affronter en duel amical à la sortie sud du village, après le repas! Venez nombreux! Je vais gagner, pariez sur moi, Léon! vous l’aurez compris, Léon est l’ami de notre héros Seph, ils ont le même âge.
Seph était déjà en train de manger, quand il entendit ce message, il avala de travers car il n’était pas prévu de rameuter tout le village pour ce duel qui devait être un simple défi entre ami. Quand il eut fini de manger son poulet il prit son épée en bois et se dirigea vers la sortie sud parmi les « tu vas perdre! », les « j’ai parié sur toi, t’as intérêt d’assurer! » et les « tu vas gagner! » des passants qui ont entendus l’annonce. Aux portes sud Seph vit Knoll, un autre ami de son âge qui était assis devant une petite table à laquelle les gens venaient parier.
-C’était ton idée, hein? Demanda Seph à Knoll sur un ton assez las.
-Oui, c’est bien moi, mais on a bien besoin d’un peu d’argent pour notre guilde non? Répondit Knoll tout en enregistrant un nouveau paris.
-Si tu veux, mais la prochaine fois tu me met au courant avant que Léon ne gueule dans la rue, d’accord? C’est quand même moi le chef.
-Oui d’accord, mais en attendant il va falloir satisfaire le public. Les paris sont clos!
-C’est toi l’arbitre?
-Bien sûr! Qui tu veux que ce soit d’autre? Bon, vas y, j’arrive!
Il y avait beaucoup de monde rassemblé autour de l’arène et Léon y était déjà, en train de se vanter. L’arène était très simple, c’était un simple rond de terre battue d’une dizaine de mètres de diamètre, quelques bancs disposés autour, faisaient office de gradins, ce qui fait qu’un tiers des personnes étaient debout ou assises parterre.
Tout le monde criait, ce qui rendait difficile la concentration de Seph. Mais ce n’était pas son premier duel et il savait quoi faire. Quand il arriva dans l’arène beaucoup crièrent plus fort pour marquer son apparition, il fit un signe au public pour le remercier et se plaça devant Léon, qui d'ailleurs ne semblait pas stressé le moins du monde. Il faut savoir que Léon apprécie d’être en présence de plusieurs dizaines de personnes qui l’encouragent, en bref, il est très social.
Lorsque Knoll arriva, la foule se tut pour lui laisser la parole.
-Bon, je vais rappeler les règles à tout le monde. Tout d’abord, il est interdit de s’éloigner du terrain de plus d’un mètre, il me semble qu’il y a assez de place comme ça. Ensuite, il est interdit de frapper la tête, et enfin le premier a avoir touché son adversaire dix fois, remporte le duel. Si tout est clair, placez vous à quatre mètres l’un de l’autre... Léon et Seph s'exécutèrent.
-Et c’est parti! dit Knoll, et la foule se remit à crier.
Léon chargea de toutes ses forces, Seph para l’attaque, se retourna, se retrouva derrière Léon et lui assena un coup sur l’épaule droite puis recula d’un pas, Léon se retourna et balaya l’air de son épée, Seph en profita encore pour le toucher du coté droit, cependant il ne réussit pas à parer l’attaque suivante en se faisant toucher à la cuisse. Une série de coups parés se succéda, jusqu’au moment où, Léon se fasse toucher au bras gauche, puis Seph dans le dos. Cela continua jusqu’à ce que Knoll dise :
-Neuf à huit pour Seph! Plus qu’un pour Seph!
Le public était déchaîné, tout le monde encourageait soit Seph soit Léon. Il y eut un grand « Oooooh!!! » dans le public quand Seph se fit toucher à la jambe.
-Neuf partout! Oh que c’est serré! s’écria Knoll. Seph para une nouvelle attaque et tenta le tout pour le tout en enchaînant une cascade d’attaques toutes différentes, et pour certaines quelque peu, surprenantes. Enfin son épée rebondit sur celle de Léon à la verticale et il la fit tourner très vite avec son poignet en utilisant le rebond. Cela surprit Léon qui se fit toucher au ventre avec la pointe de l’épée de Seph. Le public était en délire!
-Fin du duel! Seph est le vainqueur, applaudissez le! Et n’oubliez pas Léon il s’est très bien battu aussi! cria Knoll. La foule elle aussi criait, et applaudissait très fort.
-Ceux qui ont pariés sur Seph, venez récupérer votre gain! dit Knoll. À plus tard les gars! dit il en s’adressant aux duellistes.
-Et bien, tu t’est amélioré, la dernière fois il y a eu dix à six! dit Seph à Léon.
-Et ça a duré! Je ne pensais pas que ce serait aussi long, ça a bien duré une demi-heure.
-Ça t’apprendra. Et dire que c’est l’idée de Knoll! dit Seph sur un ton un peu las.
-En fait, l’idée de faire venir des gens vient de moi, mais c’est Knoll qui a eu l’idée de faire des paris. expliqua Léon.
-Ce n’est pas une si mauvaise idée que ça finalement. Ça va rapporter de l’argent à la guilde.
-Viens on va à la guilde? proposa Léon.
-Ouais, on y va. Knoll nous retrouvera.
Pour aller à la guilde de Seph, il fallait sortir du village et faire une trentaine de minutes de marche sur un chemin de terre qui montait, descendait et tournait jusqu'à n’en plus finir. Mais enfin ils arrivent à un pont de bois qui enjambait un petit cours d’eau, ils le traversèrent et contournèrent le petit rempart de bois qu’avait fait construire Knoll et se retrouvèrent devant un espace dégagé où volaient des flèches et et s'entrechoquaient des épées en bois. C’était la guilde. Au milieu une arène circulaire et au fond des cibles criblées de flèches. Sur le coté de l’arène se trouvait le cabanon principal, c’est là que tout se décidait, mais s’est aussi là qu’il y avait les effets personnels de Seph, de Léon et de Knoll. L’argent de la guilde y était également entreposé dans un petit coffre dont Knoll gardait toujours la clef.
-Alors on fais quoi? demanda Léon en s’approchant de l’arène.
-Fais ce que tu veut, je vais voir si on a besoin de moi!
-Je vais tirer des flèches pour m’améliorer un peu par rapport à Knoll!
-T’as raison! « Rapide et précis » comme dit Knoll!
-Ouais, moi c’est plutôt « rapide mais jamais dans le centre »! Et il s’en alla tirer ses flèches.
Au moment où Léon partait, un novice de la guilde était venu dire à Seph qu’il était prêt à passer son épreuve pour devenir initié dans la voie du Guerrier qui consistait à toucher le meilleur épéiste 3 fois au cours d’un duel.
Avant d’aller plus loin nous devrions mettre au clair le fonctionnement de la guilde!
Tout d’abord, il y a les grades qui montrent la position d’un individu au sein de la guilde et qui dépend des grades des catégories, du plus insignifiant au plus élevé cela donne : novice, confirmé, membre, vétéran, conseiller, grand conseiller et chef.
Ensuite, il y a les catégories archer et guerrier. Dans chacune de ces deux catégories il y a aussi des grades qui permettent de progresser dans les grades de la guilde, crescendo cela donne : novice, initié, chevronné, expert et maître.
Et enfin, le plus compliqué c’est de comprendre la progression de ces grades! Prenons un novice qui vient d’arriver dans la guilde, pour passer confirmé il faut qu’il soit initié dans les deux catégories, archer et guerrier. Une fois qu’il est confirmé, il veut passer membre alors il doit progresser en chevronné dans les deux catégories.
Une fois membre, il veut devenir vétéran, et pour l’être il faut passer expert dans une des deux catégories, archer ou guerrier. Une fois vétéran un membre de la guilde a atteint son apogée, car ensuite viennent les grades élites.
Les conseillers sont choisis parmi les maîtres dans au moins une catégorie par le chef et ses grands conseillers. Donc Seph, Léon et Knoll. Le nombre de conseillers est supérieur à celui des grands conseillers et celui des conseillers dépend du nombre total de membres dans la guilde. Bien sur, notre vétéran peut très bien essayer de devenir maître dans une ou deux des catégories pour être sur la liste des conseillers potentiels.
Il peut ensuite essayer de devenir maître dans les deux catégories, archer et guerrier à la fois, mais cela reste du rêve au sein de la guilde... pour le moment!
Le novice du nom de Mill ayant obtenu son grade d’initié dans la voie du guerrier s’en alla, ravi de sa performance, raconter ses prouesses a des amis plus gradés que lui.
Seph quand à lui, se dirigea vers les cibles où Léon rejoint enfin par Knoll se surpassait...
-Eh, pas mal! Tu n’est plus qu’à une cible de la tienne, lança Seph avec ironie. Knoll lui lança un regard complice en ricanant.
-Tu vois! Tu me déconcentres! Je me rate juste au moment où t’arrive, rétorqua Léon.
-Je rigole Léon, mais ce n’est tout de même pas brillant, si je puis me permettre cette réflexion, se racheta Seph en voyant la mine à la fois fâchée et amusée de Léon.
-Apparemment nous n’allons pas rigoler longtemps, intervint Knoll, regarde la garde va sonner l’alarme!
Un instant plus tard un cor grave résonna signalant une intrusion.
-Des Grognards! Chef! Cria le guet. Les Grognards sont des monstres humanoïdes à tête de sanglier, ils ne sont pas assez intelligents pour réussir à fabriquer des armes sophistiquées, ils se limitent donc à de grosses massues en bois et éventuellement des épées dérobées à des guerriers vaincus. Toutefois, ne sachant pas s’en servir, ils frappent souvent avec le plat de la lame, ce qui assomme mais ne tue pas.
-Combien? Demanda Seph.
-Une dizaine, répondit le guet du haut de son arbre.
-On est dans la merde, dit Seph à ses amis, TOUS A VOS ARCS!!! cria-t-il ensuite à tout le monde. La guilde comprenait environ une trentaine de membres, mais seuls quinze étaient présents sur-place.
Les archers furent prêts en un clin d'oeil. Les monstres étaient encore à trois portés de flèche de la guilde, on distinguait leur chef tenant une épée à deux mains, qu’il ne tenait d’ailleurs que d’une seule!
-Vous tirez à mon commandement, dit Seph à l’adresse de toute la guilde. Une fois à porté de tir Seph ordonna de décocher, cinq Grognards tombèrent mais pas le chef, qui arborait tout de même trois flèches plantées dans la tête. La deuxième volée ne fut pas aussi efficace, seul un Grognard tomba.
-Tir à volonté! Knoll vise les yeux du chef Grognard! Il faut en aucun cas qu’il arrive sur nous, cria Seph. Le tir à volonté sembla plutôt réjouir les tireurs qu’autre chose. Les derniers Grognards tombèrent à seulement quelques mètres devant eux, mais le chef résistait encore, bien que criblé de flèches. Il était tout près au moment où Knoll décocha sa flèche, qui se figea dans l'oeil gauche du monstre qui s’immobilisa sur le coup. La flèche était ressortie de l’autre côté du crâne du monstre en perforant son cerveau. Il s’effondra au sol avec d’horribles spasmes. Tout le monde se réjouit de la victoire.
-Bien joué les gars! Vous m’avez tous agréablement surpris! Mill j’ai vu que tu en as abattu deux à toi seul, tu passe donc en archer chevronné et tu obtiens donc, le grade de confirmé, avec mes félicitations!
-Merci énormément Seph! Répondit Mill.
-De rien, t’as à présent le droit de ramasser les Grognards avec les autres, à plus tard!
Seph fut rejoint par Knoll qui traînait son trophée, l’épée du chef Grognard.
-Seph tu la veut? Elle est vraiment trop lourde pour moi, dit Knoll en lui donnant l’épée au large tranchant.
-Oufff! T’as raison! Je ne pourrais pas m’en servir non plus! Je vais la proposer à Léon mais je connais déjà la réponse. Léon viens! J’aurais peut-être quelque chose pour toi! Cria-t-il à l’adresse de Léon qui revenait avec des flèches ensanglantées.
-Quoi Seph? Tiens tes flèches, dit-il en lui donnant des flèches à plumes blanches et noires.
-Cette épée, t'intéresserait-elle? Demanda-t-il en montrant l’épée en question.
-Mmmm... Non, elle ne m’intéresse pas. On pourrait la vendre! Proposa-t-il.
-Bonne idée, dit Knoll, avec l’argent que l’on en tirera en plus des paris d’aujourd’hui, on pourrais tous les trois s’acheter des armes convenables!
-T’as raison, tu la vendra au meilleur prix que tu pourra, et au fait, ça a rapporté beaucoup les paris? Demanda Seph avec un ton plutôt intéressé.
-Exactement soixante-deux pièces d’argent et trente-huit pièces de cuivre! répondit-il avec enthousiasme.
Petite précision! Cent pièces de cuivre valent une pièce d’argent et cent pièces d’argent valent une pièce d’or. Voilà!
-Eh bien, c’est merveilleux! s’exclamèrent Seph et Léon à l’unisson.
-En ajoutant ce qu’il y a actuellement dans le coffre nous devons être à environ quatre-vingt-dix pièces d’argent! Dit Knoll, ravi.
-Moi je veux enfin une vraie épée, personne n’en a ici et ça commence à devenir dangereux, les arcs c’est très bien mais si un jour les monstres arrivent à passer à travers les flèches, nos épées en bois ne nous serviront pas à grand chose! Il faudrait que tous ceux qui accèdent au grade de membre aient une vraie épée, déclara Seph.
-Ouais, moi, je ne veux pas d’épée, je voudrais une belle et grosse masse d’armes! Et toi Knoll? Dit Léon à son tour.
-Je voudrais un nouvel arc, un arc court, bien puissant! Nolrenn en fait des bons et pour pas trop cher! Et puis une petite épée courte au cas où je manquerais de flèches, dit Knoll à l’adresse des autres.
-On ira s’en occuper demain, on dort ici ce soir? Proposa Seph.
-Comme tu veux Seph, répondit Knoll.
-Ça devrait pas poser de problèmes, dit Léon.
Les trois amis passèrent finalement tous la soirée à faire griller des morceaux de Grognards, qui contrairement à ce que l’on pourrait penser avaient bon goût! Après s'être rempli le ventre ils allèrent dans leur maisonnette pour y passer la nuit.
Le lendemain ils sortirent ensemble de leur lit et commencèrent à discuter de ce qu’ils allaient faire dans la journée. La perspective de se procurer de vraies armes les réjouissait au plus haut point, tout particulièrement Seph qui ne tenait plus en place.
-Bon les gars! Cria Seph déjà à la sortie de la guilde.
-On arrive, répondit Léon, vient Knoll, dit il ensuite à son ami. Il mit la grosse épée du chef Grognard sur l’épaule.
-Je prend la bourse! Se justifia Knoll.
Ils se mirent en route vers Garling, leur village.
-On te laisse faire Knoll! Dit Seph à l’adresse de son ami en rigolant.
-Oui, il vaut mieux! Tu arrivera a obtenir un meilleur prix que nous, en marchandage il y a pas mieux que toi Knoll! Déclara Léon.
-Merci de votre confiance les amis! Dit Knoll.
-On commence par quoi? Nolrenn ou Falrel le forgeron? Demanda Seph.
-Je dirais, Nolrenn comme ça on se trimbalera les épées moins longtemps! dit Léon.
-Oui t’as raison, intervint Knoll, j’essayerais d’avoir le meilleur prix pour l’arc et comme ça on verra ce qui nous reste pour les épées.
-Et ma masse? Demanda Léon en réajustant la grosse épée sur son épaule.
-La masse est comprise dans l’expression « les épées » Léon, si tu veux je vais dire ta masse aussi, si ça te fait tant plaisir! Dit Knoll avec un air moqueur.
-On sera tous là de toute façon les gars! Pour choisir ce que l’on préfère. Dit Seph toujours aussi impatient d’arriver à destination.
Après cette conversation les garçons se parlèrent peu jusqu’à leur arrivée à Garling. Ils allèrent droit chez Nolrenn le fabricant d’arcs du village, ses arcs étaient de qualité par rapport à ceux de la guilde.
-Bonjour, les jeunes, clama Nolrenn à leur arrivée. Il avait la quarantaine et avait des cheveux bruns assez courts et frisés.
Les garçons le saluèrent.
-Que vous amène-t-il aujourd’hui? Vous avez besoin que je vous fabrique quelques arcs avec des branches, pour votre guilde?
-Non, Nolrenn, cette fois c’est pour moi et je veux un bon arc court.
-Faudrait-il encore que tu puisse me payer Knoll, je ne peux me permettre de donner un arc, déjà que les commandes sont rares!
-Ne t’en fais pas pour ça Nolrenn, je pourrais payer. Montre moi plutôt tes arcs.
-Comme tu voudra Knoll, tiens j’ai justement terminé un arc de chasse il y a deux jours. Regarde, il te plait? Il tendit un arc court à Knoll qui l'examina.
-Il est bon, combien en voudrais-tu Nolrenn?
-Je me contenterais de quinze pièces d’argent.
-Pour treize je le prends!
-Non, Knoll, cela ne marche pas avec moi!
-Quatorze! Nolrenn! Tu me connais depuis si longtemps!
-Va pour quatorze! Je n’ai pas envie de m’engueuler avec toi Knoll.
Knoll sortit quatorze pièces d’argent de la bourse et les tendit à Nolrenn.
-Merci Nolrenn! À plus tard!
Ils s’en allèrent ensuite chez le forgeron du village, un dénommé Falrel. On entendait les coups de marteau sur l’enclume à bonne distance de l’atelier du forgeron. Les garçons entrèrent dans la maison et appelèrent le forgeron. Falrel finit enfin par les entendre entre deux coups de marteau et vint les saluer.
-Comment ça va les enfants? Demanda-t-il aux garçons en rangeant son marteau sur un râtelier.
-Très bien, dit Seph.
-Ça va très bien, oui! Dit Léon.
-On vient faire du commerce, Falrel! Dit Knoll.
-Ah! Du commerce! Au secours! Pas avec toi Knoll! Je me souviens encore la dernière fois que t’es venu marchander dix sac de patates! Je te les ai finalement vendu pour le prix de quatre!
-Ben, désolé mais le commerce c’est le commerce! Ne t’inquiète pas, aujourd’hui c’est pas pour les patates que l’on vient!
-Pourquoi venez vous donc me déranger en plein travail?
-On veut enfin nous acheter de vraies épées, répondit Seph.
-Oui je vois.. Bon, que voulez vous me voler? Dit-t-il avec ironie.
-Une épée classique pour moi, dit Seph.
-Une grosse masse d’arme, je vois que t’en fabrique de temps en temps! Dit Léon.
-Moi je me contenterais d’une épée courte pas trop excessive, dit Knoll.
-Je dois avoir ça, mais... cette épée, que tu as là, Léon? Elle vient d’où? Demanda Falrell.
-Hier soir nous avons subi une attaque de grognards à la guilde, leurs chef avait cette épée pour arme, répondit Léon.
-On les a, littéralement mitraillés de flèches! Dit Seph enthousiaste.
-Et l’on voudrait te la vendre, dit finalement Knoll.
-Je ne cracherais pas dessus, effectivement elle est pas en si mauvais état que ça, même si elle a appartenu à un Grognard, dit Falrel en l'examinant de plus près.
-Combien nous la prendrais-tu? Demanda Knoll.
-Étant usagée je la prendrais pas plus cher que quinze pièces d’argent. Dit Falrel en se grattant le sommet de son crâne quelque peu dégarni.
-Non, vingt! Riposta Knoll.
-On a dû tuer son possesseur pour pouvoir te la vendre aujourd’hui! Ça compte non? Renchérit Seph.
-Seize, d’accord...
-Non, vingt! C’est moi qui l’ai abattu! Dit Knoll.
-Dix-sept, si tu veux, mais pas plus!
-Dix-sept pièces d’argent et cinquante de cuivre et elle est à toi! Dit enfin Knoll.
-Mmmm... Knoll! Bon... affaire conclue, pour cette fois! Dit Falrell à contre-coeur.
-Merci mon ami! Dit Knoll en souriant. Falrel fouilla dans sa bourse et en sortit l’argent nécessaire, qu’il donna à Knoll et prit l’épée que lui tendait Léon.
-Bon ben, maintenant on va acheter! Dit Léon.
-Je craint le pire... murmura le forgeron en allant chercher des épées et deux masses d’armes. Choisissez dit-il en posant les armes sur un râtelier à coté des garçons.
-Bon, moi je n’ai pas trop le choix, je prends la grosse, celle avec les pointes de partout, dit Léon en soupesant la masse.
-Moi, je me contenterais avec celle-ci, dit Knoll en saisissant une épée courte d’environ une longueur de bras.
-Eh bien, moi j’hésite entre ces deux-là, dit enfin Seph en montrant les épées à Falrel.
-Elles sont toutes les deux de la même taille et ont à peu près le même poids, mais celle-là a une garde plus décorée et aussi légèrement plus petite, donc connaissant ton style elle serait plus maniable. Essaye tu verra, dit Falrel pour renseigner Seph. Seph fit des moulinets avec l’une et l’autre et trouva effectivement que l’épée à la garde plus petite gène moins que l’autre.
-Oui tu as raison Falrel, celle-ci est bien plus maniable et son centre d’équilibre est plus près de la garde que sur l’autre épée, dit enfin Seph. C’est elle que je veux.
-Bon choix, Seph, dit le forgeron.
-Cela ferait combien selon toi Falrel? Demanda Knoll.
-Dix-huit pièces d’argent pour la masse, vingt-deux pour l’épée de Seph et quinze pour la tienne Knoll, cinquante-cinq donc, répondit Falrel.
-Cinquante ça te va?
-Cinquante-deux!
-Cinquante-et-un aller! Ça fait quand-même de l’argent tout ça! Dit Knoll.
-D’accord, ça va tu ne m’a pas trop plumé sur ce coup-là! s’exclama Falrel avec un sourire. Et puisque je n’ai pas perdu beaucoup d’argent et parce que je vous aime-bien et parce que je suis content...
-Bon, Falrel accouche! l’interrompit Léon trop impatient de tester sa masse sur quelque chose.
-Euh... Je vais vous offrir des fourreaux pour vos armes, Léon, toi ça se met dans le dos et vous, vous pouvez les mettre soit dans le dos soit sur le coté, dit-il en sortant de sous l’établi des fourreaux de différentes tailles. Il en donna un à chacun, les garçons le remercièrent allègrement, l’air surpris.
-Il y a pas de quoi les gars! Ça me fait plaisir, et puis où vous mettriez vos armes sur vous sinon? Dit le forgeron. Les garçons le remercièrent encore une fois et sortirent de l’atelier en saluant le forgeron.
Une fois armé, le trio sortit du village pour s’asseoir sur un tronc d’arbre couché à l’écart du village.
-Et bien nous voilà parés maintenant! Dit joyeusement Seph.
-Et oui! Dit Knoll en nouant le fourreau de son épée à la ceinture.
-On va taper sur qui maintenant! Demanda Léon avec humour.
-Rigole! Mais on a vraiment de quoi faire! Dit Seph.
-Oui c’est vrai, les grognards de la région multiplient leurs attaques sur les villages non protégés et on en a eu à la guilde! Alors il faudrait les prendre par surprise chez eux, en bref, les attaquer. Déclara Knoll.
-Clan par clan, c’est possible, mais à trois... dit Léon.
-Bah, on prendra les 5 meilleurs archers de la guilde avec nous, on leurs dira de se cacher, et de ne pas tirer à découvert, la tête est facile pour eux! Dit Seph.
-Un clan de grognards moyen fait dix individus, la famille quoi. C’est rare que leur nombre dépasse la quinzaine, ils se tuent entre eux après, fit remarquer Knoll.
-Et bien d’après une rumeur il y a un camp grognard au Nord du village. Mais cela reste à vérifier, c’est Anchy le fils du chasseur qui a raconté ça à tout le monde, alors... dit Léon.
-Oui, c’est vrai, entre ce qu’il dit et la vérité il y a souvent une différence, dit Seph en ajustant son épée dans son dos.
-Je propose de vérifier, et si c’est vrai on les attaque s’ils sont pas trop nombreux, dit Knoll.
-Je suis d’accord! Dit Léon enthousiaste, ça me changera un peu des sangliers! À chaque fois je les rate avec l’arc! Mais avec ma masse, je ne raterai plus rien!
-On va juste vérifier, hein? Demanda Seph.
-Oui, on verra bien, dit Knoll.
-Moi je dis, s’ils sont pas nombreux, on attaque sans attendre! Dit Léon.
-Doucement, on verra comment ça se présente, Léon, dit Knoll.
-On s’y avance alors? Demanda enfin Seph.
-Oui on y va, arrive Léon! Dit Knoll à l’adresse de Léon qui n’arrivait toujours pas a trouver la position idéale de la masse dans son dos.
C'est le début d'une longue histoire que je compte continuer :
Et bien, nous sommes en Stiggar, un pays sur la cote ouest d’Andigrall, un des quatre continents dont est composé le monde. Notre héros y habite le village de Garling, là où il est né. C’est un garçon sociable et honnête, d’une quinzaine d’années qui ne demande qu’à prouver ce dont il est capable.
Un beau jour d’été arriva et un ami de notre héros cria dans la rue :
-Seph va m'affronter en duel amical à la sortie sud du village, après le repas! Venez nombreux! Je vais gagner, pariez sur moi, Léon! vous l’aurez compris, Léon est l’ami de notre héros Seph, ils ont le même âge.
Seph était déjà en train de manger, quand il entendit ce message, il avala de travers car il n’était pas prévu de rameuter tout le village pour ce duel qui devait être un simple défi entre ami. Quand il eut fini de manger son poulet il prit son épée en bois et se dirigea vers la sortie sud parmi les « tu vas perdre! », les « j’ai parié sur toi, t’as intérêt d’assurer! » et les « tu vas gagner! » des passants qui ont entendus l’annonce. Aux portes sud Seph vit Knoll, un autre ami de son âge qui était assis devant une petite table à laquelle les gens venaient parier.
-C’était ton idée, hein? Demanda Seph à Knoll sur un ton assez las.
-Oui, c’est bien moi, mais on a bien besoin d’un peu d’argent pour notre guilde non? Répondit Knoll tout en enregistrant un nouveau paris.
-Si tu veux, mais la prochaine fois tu me met au courant avant que Léon ne gueule dans la rue, d’accord? C’est quand même moi le chef.
-Oui d’accord, mais en attendant il va falloir satisfaire le public. Les paris sont clos!
-C’est toi l’arbitre?
-Bien sûr! Qui tu veux que ce soit d’autre? Bon, vas y, j’arrive!
Il y avait beaucoup de monde rassemblé autour de l’arène et Léon y était déjà, en train de se vanter. L’arène était très simple, c’était un simple rond de terre battue d’une dizaine de mètres de diamètre, quelques bancs disposés autour, faisaient office de gradins, ce qui fait qu’un tiers des personnes étaient debout ou assises parterre.
Tout le monde criait, ce qui rendait difficile la concentration de Seph. Mais ce n’était pas son premier duel et il savait quoi faire. Quand il arriva dans l’arène beaucoup crièrent plus fort pour marquer son apparition, il fit un signe au public pour le remercier et se plaça devant Léon, qui d'ailleurs ne semblait pas stressé le moins du monde. Il faut savoir que Léon apprécie d’être en présence de plusieurs dizaines de personnes qui l’encouragent, en bref, il est très social.
Lorsque Knoll arriva, la foule se tut pour lui laisser la parole.
-Bon, je vais rappeler les règles à tout le monde. Tout d’abord, il est interdit de s’éloigner du terrain de plus d’un mètre, il me semble qu’il y a assez de place comme ça. Ensuite, il est interdit de frapper la tête, et enfin le premier a avoir touché son adversaire dix fois, remporte le duel. Si tout est clair, placez vous à quatre mètres l’un de l’autre... Léon et Seph s'exécutèrent.
-Et c’est parti! dit Knoll, et la foule se remit à crier.
Léon chargea de toutes ses forces, Seph para l’attaque, se retourna, se retrouva derrière Léon et lui assena un coup sur l’épaule droite puis recula d’un pas, Léon se retourna et balaya l’air de son épée, Seph en profita encore pour le toucher du coté droit, cependant il ne réussit pas à parer l’attaque suivante en se faisant toucher à la cuisse. Une série de coups parés se succéda, jusqu’au moment où, Léon se fasse toucher au bras gauche, puis Seph dans le dos. Cela continua jusqu’à ce que Knoll dise :
-Neuf à huit pour Seph! Plus qu’un pour Seph!
Le public était déchaîné, tout le monde encourageait soit Seph soit Léon. Il y eut un grand « Oooooh!!! » dans le public quand Seph se fit toucher à la jambe.
-Neuf partout! Oh que c’est serré! s’écria Knoll. Seph para une nouvelle attaque et tenta le tout pour le tout en enchaînant une cascade d’attaques toutes différentes, et pour certaines quelque peu, surprenantes. Enfin son épée rebondit sur celle de Léon à la verticale et il la fit tourner très vite avec son poignet en utilisant le rebond. Cela surprit Léon qui se fit toucher au ventre avec la pointe de l’épée de Seph. Le public était en délire!
-Fin du duel! Seph est le vainqueur, applaudissez le! Et n’oubliez pas Léon il s’est très bien battu aussi! cria Knoll. La foule elle aussi criait, et applaudissait très fort.
-Ceux qui ont pariés sur Seph, venez récupérer votre gain! dit Knoll. À plus tard les gars! dit il en s’adressant aux duellistes.
-Et bien, tu t’est amélioré, la dernière fois il y a eu dix à six! dit Seph à Léon.
-Et ça a duré! Je ne pensais pas que ce serait aussi long, ça a bien duré une demi-heure.
-Ça t’apprendra. Et dire que c’est l’idée de Knoll! dit Seph sur un ton un peu las.
-En fait, l’idée de faire venir des gens vient de moi, mais c’est Knoll qui a eu l’idée de faire des paris. expliqua Léon.
-Ce n’est pas une si mauvaise idée que ça finalement. Ça va rapporter de l’argent à la guilde.
-Viens on va à la guilde? proposa Léon.
-Ouais, on y va. Knoll nous retrouvera.
Pour aller à la guilde de Seph, il fallait sortir du village et faire une trentaine de minutes de marche sur un chemin de terre qui montait, descendait et tournait jusqu'à n’en plus finir. Mais enfin ils arrivent à un pont de bois qui enjambait un petit cours d’eau, ils le traversèrent et contournèrent le petit rempart de bois qu’avait fait construire Knoll et se retrouvèrent devant un espace dégagé où volaient des flèches et et s'entrechoquaient des épées en bois. C’était la guilde. Au milieu une arène circulaire et au fond des cibles criblées de flèches. Sur le coté de l’arène se trouvait le cabanon principal, c’est là que tout se décidait, mais s’est aussi là qu’il y avait les effets personnels de Seph, de Léon et de Knoll. L’argent de la guilde y était également entreposé dans un petit coffre dont Knoll gardait toujours la clef.
-Alors on fais quoi? demanda Léon en s’approchant de l’arène.
-Fais ce que tu veut, je vais voir si on a besoin de moi!
-Je vais tirer des flèches pour m’améliorer un peu par rapport à Knoll!
-T’as raison! « Rapide et précis » comme dit Knoll!
-Ouais, moi c’est plutôt « rapide mais jamais dans le centre »! Et il s’en alla tirer ses flèches.
Au moment où Léon partait, un novice de la guilde était venu dire à Seph qu’il était prêt à passer son épreuve pour devenir initié dans la voie du Guerrier qui consistait à toucher le meilleur épéiste 3 fois au cours d’un duel.
Avant d’aller plus loin nous devrions mettre au clair le fonctionnement de la guilde!
Tout d’abord, il y a les grades qui montrent la position d’un individu au sein de la guilde et qui dépend des grades des catégories, du plus insignifiant au plus élevé cela donne : novice, confirmé, membre, vétéran, conseiller, grand conseiller et chef.
Ensuite, il y a les catégories archer et guerrier. Dans chacune de ces deux catégories il y a aussi des grades qui permettent de progresser dans les grades de la guilde, crescendo cela donne : novice, initié, chevronné, expert et maître.
Et enfin, le plus compliqué c’est de comprendre la progression de ces grades! Prenons un novice qui vient d’arriver dans la guilde, pour passer confirmé il faut qu’il soit initié dans les deux catégories, archer et guerrier. Une fois qu’il est confirmé, il veut passer membre alors il doit progresser en chevronné dans les deux catégories.
Une fois membre, il veut devenir vétéran, et pour l’être il faut passer expert dans une des deux catégories, archer ou guerrier. Une fois vétéran un membre de la guilde a atteint son apogée, car ensuite viennent les grades élites.
Les conseillers sont choisis parmi les maîtres dans au moins une catégorie par le chef et ses grands conseillers. Donc Seph, Léon et Knoll. Le nombre de conseillers est supérieur à celui des grands conseillers et celui des conseillers dépend du nombre total de membres dans la guilde. Bien sur, notre vétéran peut très bien essayer de devenir maître dans une ou deux des catégories pour être sur la liste des conseillers potentiels.
Il peut ensuite essayer de devenir maître dans les deux catégories, archer et guerrier à la fois, mais cela reste du rêve au sein de la guilde... pour le moment!
Le novice du nom de Mill ayant obtenu son grade d’initié dans la voie du guerrier s’en alla, ravi de sa performance, raconter ses prouesses a des amis plus gradés que lui.
Seph quand à lui, se dirigea vers les cibles où Léon rejoint enfin par Knoll se surpassait...
-Eh, pas mal! Tu n’est plus qu’à une cible de la tienne, lança Seph avec ironie. Knoll lui lança un regard complice en ricanant.
-Tu vois! Tu me déconcentres! Je me rate juste au moment où t’arrive, rétorqua Léon.
-Je rigole Léon, mais ce n’est tout de même pas brillant, si je puis me permettre cette réflexion, se racheta Seph en voyant la mine à la fois fâchée et amusée de Léon.
-Apparemment nous n’allons pas rigoler longtemps, intervint Knoll, regarde la garde va sonner l’alarme!
Un instant plus tard un cor grave résonna signalant une intrusion.
-Des Grognards! Chef! Cria le guet. Les Grognards sont des monstres humanoïdes à tête de sanglier, ils ne sont pas assez intelligents pour réussir à fabriquer des armes sophistiquées, ils se limitent donc à de grosses massues en bois et éventuellement des épées dérobées à des guerriers vaincus. Toutefois, ne sachant pas s’en servir, ils frappent souvent avec le plat de la lame, ce qui assomme mais ne tue pas.
-Combien? Demanda Seph.
-Une dizaine, répondit le guet du haut de son arbre.
-On est dans la merde, dit Seph à ses amis, TOUS A VOS ARCS!!! cria-t-il ensuite à tout le monde. La guilde comprenait environ une trentaine de membres, mais seuls quinze étaient présents sur-place.
Les archers furent prêts en un clin d'oeil. Les monstres étaient encore à trois portés de flèche de la guilde, on distinguait leur chef tenant une épée à deux mains, qu’il ne tenait d’ailleurs que d’une seule!
-Vous tirez à mon commandement, dit Seph à l’adresse de toute la guilde. Une fois à porté de tir Seph ordonna de décocher, cinq Grognards tombèrent mais pas le chef, qui arborait tout de même trois flèches plantées dans la tête. La deuxième volée ne fut pas aussi efficace, seul un Grognard tomba.
-Tir à volonté! Knoll vise les yeux du chef Grognard! Il faut en aucun cas qu’il arrive sur nous, cria Seph. Le tir à volonté sembla plutôt réjouir les tireurs qu’autre chose. Les derniers Grognards tombèrent à seulement quelques mètres devant eux, mais le chef résistait encore, bien que criblé de flèches. Il était tout près au moment où Knoll décocha sa flèche, qui se figea dans l'oeil gauche du monstre qui s’immobilisa sur le coup. La flèche était ressortie de l’autre côté du crâne du monstre en perforant son cerveau. Il s’effondra au sol avec d’horribles spasmes. Tout le monde se réjouit de la victoire.
-Bien joué les gars! Vous m’avez tous agréablement surpris! Mill j’ai vu que tu en as abattu deux à toi seul, tu passe donc en archer chevronné et tu obtiens donc, le grade de confirmé, avec mes félicitations!
-Merci énormément Seph! Répondit Mill.
-De rien, t’as à présent le droit de ramasser les Grognards avec les autres, à plus tard!
Seph fut rejoint par Knoll qui traînait son trophée, l’épée du chef Grognard.
-Seph tu la veut? Elle est vraiment trop lourde pour moi, dit Knoll en lui donnant l’épée au large tranchant.
-Oufff! T’as raison! Je ne pourrais pas m’en servir non plus! Je vais la proposer à Léon mais je connais déjà la réponse. Léon viens! J’aurais peut-être quelque chose pour toi! Cria-t-il à l’adresse de Léon qui revenait avec des flèches ensanglantées.
-Quoi Seph? Tiens tes flèches, dit-il en lui donnant des flèches à plumes blanches et noires.
-Cette épée, t'intéresserait-elle? Demanda-t-il en montrant l’épée en question.
-Mmmm... Non, elle ne m’intéresse pas. On pourrait la vendre! Proposa-t-il.
-Bonne idée, dit Knoll, avec l’argent que l’on en tirera en plus des paris d’aujourd’hui, on pourrais tous les trois s’acheter des armes convenables!
-T’as raison, tu la vendra au meilleur prix que tu pourra, et au fait, ça a rapporté beaucoup les paris? Demanda Seph avec un ton plutôt intéressé.
-Exactement soixante-deux pièces d’argent et trente-huit pièces de cuivre! répondit-il avec enthousiasme.
Petite précision! Cent pièces de cuivre valent une pièce d’argent et cent pièces d’argent valent une pièce d’or. Voilà!
-Eh bien, c’est merveilleux! s’exclamèrent Seph et Léon à l’unisson.
-En ajoutant ce qu’il y a actuellement dans le coffre nous devons être à environ quatre-vingt-dix pièces d’argent! Dit Knoll, ravi.
-Moi je veux enfin une vraie épée, personne n’en a ici et ça commence à devenir dangereux, les arcs c’est très bien mais si un jour les monstres arrivent à passer à travers les flèches, nos épées en bois ne nous serviront pas à grand chose! Il faudrait que tous ceux qui accèdent au grade de membre aient une vraie épée, déclara Seph.
-Ouais, moi, je ne veux pas d’épée, je voudrais une belle et grosse masse d’armes! Et toi Knoll? Dit Léon à son tour.
-Je voudrais un nouvel arc, un arc court, bien puissant! Nolrenn en fait des bons et pour pas trop cher! Et puis une petite épée courte au cas où je manquerais de flèches, dit Knoll à l’adresse des autres.
-On ira s’en occuper demain, on dort ici ce soir? Proposa Seph.
-Comme tu veux Seph, répondit Knoll.
-Ça devrait pas poser de problèmes, dit Léon.
Les trois amis passèrent finalement tous la soirée à faire griller des morceaux de Grognards, qui contrairement à ce que l’on pourrait penser avaient bon goût! Après s'être rempli le ventre ils allèrent dans leur maisonnette pour y passer la nuit.
Le lendemain ils sortirent ensemble de leur lit et commencèrent à discuter de ce qu’ils allaient faire dans la journée. La perspective de se procurer de vraies armes les réjouissait au plus haut point, tout particulièrement Seph qui ne tenait plus en place.
-Bon les gars! Cria Seph déjà à la sortie de la guilde.
-On arrive, répondit Léon, vient Knoll, dit il ensuite à son ami. Il mit la grosse épée du chef Grognard sur l’épaule.
-Je prend la bourse! Se justifia Knoll.
Ils se mirent en route vers Garling, leur village.
-On te laisse faire Knoll! Dit Seph à l’adresse de son ami en rigolant.
-Oui, il vaut mieux! Tu arrivera a obtenir un meilleur prix que nous, en marchandage il y a pas mieux que toi Knoll! Déclara Léon.
-Merci de votre confiance les amis! Dit Knoll.
-On commence par quoi? Nolrenn ou Falrel le forgeron? Demanda Seph.
-Je dirais, Nolrenn comme ça on se trimbalera les épées moins longtemps! dit Léon.
-Oui t’as raison, intervint Knoll, j’essayerais d’avoir le meilleur prix pour l’arc et comme ça on verra ce qui nous reste pour les épées.
-Et ma masse? Demanda Léon en réajustant la grosse épée sur son épaule.
-La masse est comprise dans l’expression « les épées » Léon, si tu veux je vais dire ta masse aussi, si ça te fait tant plaisir! Dit Knoll avec un air moqueur.
-On sera tous là de toute façon les gars! Pour choisir ce que l’on préfère. Dit Seph toujours aussi impatient d’arriver à destination.
Après cette conversation les garçons se parlèrent peu jusqu’à leur arrivée à Garling. Ils allèrent droit chez Nolrenn le fabricant d’arcs du village, ses arcs étaient de qualité par rapport à ceux de la guilde.
-Bonjour, les jeunes, clama Nolrenn à leur arrivée. Il avait la quarantaine et avait des cheveux bruns assez courts et frisés.
Les garçons le saluèrent.
-Que vous amène-t-il aujourd’hui? Vous avez besoin que je vous fabrique quelques arcs avec des branches, pour votre guilde?
-Non, Nolrenn, cette fois c’est pour moi et je veux un bon arc court.
-Faudrait-il encore que tu puisse me payer Knoll, je ne peux me permettre de donner un arc, déjà que les commandes sont rares!
-Ne t’en fais pas pour ça Nolrenn, je pourrais payer. Montre moi plutôt tes arcs.
-Comme tu voudra Knoll, tiens j’ai justement terminé un arc de chasse il y a deux jours. Regarde, il te plait? Il tendit un arc court à Knoll qui l'examina.
-Il est bon, combien en voudrais-tu Nolrenn?
-Je me contenterais de quinze pièces d’argent.
-Pour treize je le prends!
-Non, Knoll, cela ne marche pas avec moi!
-Quatorze! Nolrenn! Tu me connais depuis si longtemps!
-Va pour quatorze! Je n’ai pas envie de m’engueuler avec toi Knoll.
Knoll sortit quatorze pièces d’argent de la bourse et les tendit à Nolrenn.
-Merci Nolrenn! À plus tard!
Ils s’en allèrent ensuite chez le forgeron du village, un dénommé Falrel. On entendait les coups de marteau sur l’enclume à bonne distance de l’atelier du forgeron. Les garçons entrèrent dans la maison et appelèrent le forgeron. Falrel finit enfin par les entendre entre deux coups de marteau et vint les saluer.
-Comment ça va les enfants? Demanda-t-il aux garçons en rangeant son marteau sur un râtelier.
-Très bien, dit Seph.
-Ça va très bien, oui! Dit Léon.
-On vient faire du commerce, Falrel! Dit Knoll.
-Ah! Du commerce! Au secours! Pas avec toi Knoll! Je me souviens encore la dernière fois que t’es venu marchander dix sac de patates! Je te les ai finalement vendu pour le prix de quatre!
-Ben, désolé mais le commerce c’est le commerce! Ne t’inquiète pas, aujourd’hui c’est pas pour les patates que l’on vient!
-Pourquoi venez vous donc me déranger en plein travail?
-On veut enfin nous acheter de vraies épées, répondit Seph.
-Oui je vois.. Bon, que voulez vous me voler? Dit-t-il avec ironie.
-Une épée classique pour moi, dit Seph.
-Une grosse masse d’arme, je vois que t’en fabrique de temps en temps! Dit Léon.
-Moi je me contenterais d’une épée courte pas trop excessive, dit Knoll.
-Je dois avoir ça, mais... cette épée, que tu as là, Léon? Elle vient d’où? Demanda Falrell.
-Hier soir nous avons subi une attaque de grognards à la guilde, leurs chef avait cette épée pour arme, répondit Léon.
-On les a, littéralement mitraillés de flèches! Dit Seph enthousiaste.
-Et l’on voudrait te la vendre, dit finalement Knoll.
-Je ne cracherais pas dessus, effectivement elle est pas en si mauvais état que ça, même si elle a appartenu à un Grognard, dit Falrel en l'examinant de plus près.
-Combien nous la prendrais-tu? Demanda Knoll.
-Étant usagée je la prendrais pas plus cher que quinze pièces d’argent. Dit Falrel en se grattant le sommet de son crâne quelque peu dégarni.
-Non, vingt! Riposta Knoll.
-On a dû tuer son possesseur pour pouvoir te la vendre aujourd’hui! Ça compte non? Renchérit Seph.
-Seize, d’accord...
-Non, vingt! C’est moi qui l’ai abattu! Dit Knoll.
-Dix-sept, si tu veux, mais pas plus!
-Dix-sept pièces d’argent et cinquante de cuivre et elle est à toi! Dit enfin Knoll.
-Mmmm... Knoll! Bon... affaire conclue, pour cette fois! Dit Falrell à contre-coeur.
-Merci mon ami! Dit Knoll en souriant. Falrel fouilla dans sa bourse et en sortit l’argent nécessaire, qu’il donna à Knoll et prit l’épée que lui tendait Léon.
-Bon ben, maintenant on va acheter! Dit Léon.
-Je craint le pire... murmura le forgeron en allant chercher des épées et deux masses d’armes. Choisissez dit-il en posant les armes sur un râtelier à coté des garçons.
-Bon, moi je n’ai pas trop le choix, je prends la grosse, celle avec les pointes de partout, dit Léon en soupesant la masse.
-Moi, je me contenterais avec celle-ci, dit Knoll en saisissant une épée courte d’environ une longueur de bras.
-Eh bien, moi j’hésite entre ces deux-là, dit enfin Seph en montrant les épées à Falrel.
-Elles sont toutes les deux de la même taille et ont à peu près le même poids, mais celle-là a une garde plus décorée et aussi légèrement plus petite, donc connaissant ton style elle serait plus maniable. Essaye tu verra, dit Falrel pour renseigner Seph. Seph fit des moulinets avec l’une et l’autre et trouva effectivement que l’épée à la garde plus petite gène moins que l’autre.
-Oui tu as raison Falrel, celle-ci est bien plus maniable et son centre d’équilibre est plus près de la garde que sur l’autre épée, dit enfin Seph. C’est elle que je veux.
-Bon choix, Seph, dit le forgeron.
-Cela ferait combien selon toi Falrel? Demanda Knoll.
-Dix-huit pièces d’argent pour la masse, vingt-deux pour l’épée de Seph et quinze pour la tienne Knoll, cinquante-cinq donc, répondit Falrel.
-Cinquante ça te va?
-Cinquante-deux!
-Cinquante-et-un aller! Ça fait quand-même de l’argent tout ça! Dit Knoll.
-D’accord, ça va tu ne m’a pas trop plumé sur ce coup-là! s’exclama Falrel avec un sourire. Et puisque je n’ai pas perdu beaucoup d’argent et parce que je vous aime-bien et parce que je suis content...
-Bon, Falrel accouche! l’interrompit Léon trop impatient de tester sa masse sur quelque chose.
-Euh... Je vais vous offrir des fourreaux pour vos armes, Léon, toi ça se met dans le dos et vous, vous pouvez les mettre soit dans le dos soit sur le coté, dit-il en sortant de sous l’établi des fourreaux de différentes tailles. Il en donna un à chacun, les garçons le remercièrent allègrement, l’air surpris.
-Il y a pas de quoi les gars! Ça me fait plaisir, et puis où vous mettriez vos armes sur vous sinon? Dit le forgeron. Les garçons le remercièrent encore une fois et sortirent de l’atelier en saluant le forgeron.
Une fois armé, le trio sortit du village pour s’asseoir sur un tronc d’arbre couché à l’écart du village.
-Et bien nous voilà parés maintenant! Dit joyeusement Seph.
-Et oui! Dit Knoll en nouant le fourreau de son épée à la ceinture.
-On va taper sur qui maintenant! Demanda Léon avec humour.
-Rigole! Mais on a vraiment de quoi faire! Dit Seph.
-Oui c’est vrai, les grognards de la région multiplient leurs attaques sur les villages non protégés et on en a eu à la guilde! Alors il faudrait les prendre par surprise chez eux, en bref, les attaquer. Déclara Knoll.
-Clan par clan, c’est possible, mais à trois... dit Léon.
-Bah, on prendra les 5 meilleurs archers de la guilde avec nous, on leurs dira de se cacher, et de ne pas tirer à découvert, la tête est facile pour eux! Dit Seph.
-Un clan de grognards moyen fait dix individus, la famille quoi. C’est rare que leur nombre dépasse la quinzaine, ils se tuent entre eux après, fit remarquer Knoll.
-Et bien d’après une rumeur il y a un camp grognard au Nord du village. Mais cela reste à vérifier, c’est Anchy le fils du chasseur qui a raconté ça à tout le monde, alors... dit Léon.
-Oui, c’est vrai, entre ce qu’il dit et la vérité il y a souvent une différence, dit Seph en ajustant son épée dans son dos.
-Je propose de vérifier, et si c’est vrai on les attaque s’ils sont pas trop nombreux, dit Knoll.
-Je suis d’accord! Dit Léon enthousiaste, ça me changera un peu des sangliers! À chaque fois je les rate avec l’arc! Mais avec ma masse, je ne raterai plus rien!
-On va juste vérifier, hein? Demanda Seph.
-Oui, on verra bien, dit Knoll.
-Moi je dis, s’ils sont pas nombreux, on attaque sans attendre! Dit Léon.
-Doucement, on verra comment ça se présente, Léon, dit Knoll.
-On s’y avance alors? Demanda enfin Seph.
-Oui on y va, arrive Léon! Dit Knoll à l’adresse de Léon qui n’arrivait toujours pas a trouver la position idéale de la masse dans son dos.
